Julien Féron

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Julien Féron
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Le HoulmeVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres noms
« Le peintre des pommiers en fleurs »
Nationalité
Activités
Autres activités
Maire, négociant
Formation
autodidacte
Mouvement
Influencé par

Julien Hippolyte Féron né à Saint-Jean-du-Cardonnay (Seine-Maritime) le et mort le au Houlme[1], est un peintre français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Julien Féron est né le à Saint-Jean-du-Cardonnay (Seine-Maritime) dans une famille bourgeoise.

Il obtient dans les années 1880 divers prix en dessin, notamment des médailles à la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime[2],[3],[4],[5].

Après des études d'ingénieur, il se marie en 1887 à une Alsacienne réfugiée. Son père lui achète un fonds de commerce au Houlme et il devient un important négociant en alcool de la vallée du Cailly[6].

Cette vie l'intéresse peu et il confie rapidement la direction de la société à sa femme, tandis que lui fréquente les expositions de peinture[7].

Il commence à peindre en 1898 en autodidacte et sa fortune lui permet de se créer un vaste atelier dans sa propriété. Il fréquente les expositions à Rouen et Paris, et rencontre l'acteur Dorival qui, intéressé par ses peintures, lui présente Armand Guillaumin en 1904. Les deux peintres se lient d'amitié. Guillaumin vient travailler avec Féron au Houlme et Féron se rend à trois reprises, entre 1905 et 1910, dans l'atelier de Guillaumin dans le Limousin[6].

Julien Féron, qui se limitait aux peintures de paysages normands, à tel point qu'il était surnommé « le peintre des pommiers en fleurs », découvre et peint les paysages de Crozant dans le Creuse[8].

Il devient proche de nombreux peintres normand comme Robert Antoine Pinchon, Pierre Dumont, Eugène Tirvert, Marcel Couchaux et Pierre Hodé, avec lesquels il fonde en 1907 le groupe des XXX, puis la Société de peinture moderne. Ils se réunissent souvent dans sa maison du Houlme[7].

Julien Féron ne revoit plus Guillaumin après 1910, mais les deux hommes restent en contact épistolaire. Julien Féron voyage en Tunisie, en Algérie, sans que cela n'influence son œuvre. Il s'installe à Paris, qu'il quitte après la mort tragique de son fils par suicide[9].

C'est à Gassin, dans le golfe de Saint-Tropez, qu'il trouve un nouveau souffle pour sa peinture. Il s'était rendu dans le Sud de la France après l'événement tragique à l'invitation d'Emmanuel Bénézit, à Hyères. Il parcourt l'arrière pays et découvre le village perché de Gassin, ses paysages et ses amandiers. Il tombe sous le charme et y achète peu après une maison de village et revient durant huit ans pendant deux mois. En 1934, sa santé décline et ne lui permet plus de voyager. Il continuera à se rendre à Paris jusqu'à ses derniers jours pour voir des expositions et visiter les collections du musée du Louvre[8].

Julien Féron était marié et père de six enfants.

Maire du Houlme[modifier | modifier le code]

Julien Féron est élu maire de la commune du Houlme de 1912 à 1924. Il y réalise et finance des logements ouvriers[7].

Il préside la société de gymnastique l'Avenir du Houlme[8].

Style[modifier | modifier le code]

Julien Féron commence à peindre en autodidacte en 1898, inspiré par les impressionnistes, puis par le fauvisme.

Sa rencontre en 1904 avec Armand Guillaumin est déterminante. Les œuvres de cette époque montrent l'influence de son ami et de sa Femme au jardin.

À partir de 1911, il maîtrise son art en se détachant de l'influence de Guillaumin, avec des peintures dont la caractéristique principale est la couleur.

Il demeure attiré presque exclusivement par les paysages des trois régions qui le touchent : Normandie, Creuse et Provence, dont il délaisse les paysages maritimes pour ne peindre que l'arrière-pays. La nature est le lieu où s'exprime son imagination. C'est un coloriste proche des fauves, même si son traitement de l'espace et les ciels s'apparente à celui des impressionnistes[7]. Il n'a jamais été acteur de ces mouvements, mais est rattaché à l'école de Crozant.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Collections particulières référencées[modifier | modifier le code]

  • Le Moulin de la Folie, huile sur toile, 46 × 55 cm[13]

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

  • 3e exposition de la Société des artistes rouennais, Rouen, 1909[14]
  • 4e exposition de la Société des artistes rouennais, Rouen, 1910[14]
  • 4e Salon de la Société normande de peinture moderne, Rouen, 1913[15]
  • Salon des indépendants, Paris, 1908[16]
  • Salon des indépendants, Paris, 1911, où il présente Route au Soleil[17],[18]
  • Salon des indépendants, Paris, 1913, où il présente des impressions d'un voyage en Algérie[19],[20]
  • 33e Salon des indépendants, Paris, 1922[21]
  • Galerie Marcel Bernheim, Paris, du 8 au .
  • Painters of Light, , Gateway Gallery, Carmel (Californie, États-Unis)[22]

Il a également exposé régulièrement à Rouen, à la galerie Legrip et à Paris, à la galerie Lefranc[7].

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • Julien Féron 1864-1944, catalogue de l'exposition du au à la galerie Tuffier Les Andelys, 2002, 47 p.
  • Julien Féron, Normandie Impressionniste, galerie Art en Seine, Le Havre, du 1er septembre au [23].

Prix Julien-Féron[modifier | modifier le code]

Création et organisation[modifier | modifier le code]

À l'initiative de sa petite-fille France Delahalle a été créé en 1990 le prix Julien-Féron pour récompenser, tous les deux ans, l’œuvre et un peintre contemporain en lui offrant les moyens d'atteindre un large public. À l'origine restreint aux peintres normands, il est étendu en 1997 à tous les artistes français, ou résidents en France, s'inspirant de la nature. Cinq artistes sont d'abord sélectionnés par un comité de neuf membres élus au sein du conseil d'administration de l'Association du prix Julien-Féron, qui gère le prix. Le prix est décerné par le même comité augmenté de quatre artistes[24]. Parmi les jurés figurent Michel de Decker[25].

Lauréats[25][modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de Seine-Maritime Table des successions et absences de Maromme, vue 75 / 216
  2. Rouen Société libre d 'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure, Bulletin de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure, (lire en ligne)
  3. Rouen Société libre d 'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure, Bulletin de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure, (lire en ligne).
  4. Société libre d'émulation de la Seine-Maritime, « [Bulletin de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure] », sur Gallica, (consulté le ).
  5. Société libre d'émulation de la Seine-Maritime texte, « [Bulletin de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure] », sur Gallica, (consulté le ).
  6. a et b « Normandie Impressionniste : les œuvres de Julien Féron exposées au Havre », sur www.paris-normandie.fr (consulté le ).
  7. a b c d et e [PDF] Thierry Tuffier, Julien Féron (1864-1944). Portrait d’un peintre fauve, Galerie Art en Seine, , 7 p. (lire en ligne).
  8. a b et c « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
  9. « L’Écho de Paris », sur Retronews - Le site de presse de la BnF, (consulté le ).
  10. « Le Pont-Neuf vu du quai du Louvre | Paris Musées », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  11. (en) René Brimo, The Evolution of Taste in American Collecting, Penn State Press, , 424 p. (ISBN 978-0-271-07784-0, lire en ligne).
  12. Seligmann, François-Gérard, 1912-1999., Au temps de Marcel Proust : la collection François-Gérard Seligmann au Musée Carnavalet., Paris, Paris musées, , 191 p. (ISBN 2-87900-573-6 et 9782879005737, OCLC 51060478, lire en ligne).
  13. Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques (Creuse), « Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse », sur Gallica, (consulté le ).
  14. a et b « Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche », sur Gallica, (consulté le ).
  15. « Les Nouvelles 26 mai 1913 », sur Retronews - Le site de presse de la BnF (consulté le ).
  16. (en) École normande. French painters of the 19th et 20th Century, Findlay Galleries, , 90 p.
  17. « Le Radical 22 avril 1911 », sur Retronews - Le site de presse de la BnF (consulté le ).
  18. « Gil Blas 20 avril 1911 », sur Retronews - Le site de presse de la BnF (consulté le ).
  19. Flax, « Les Hommes du jour / dessins de A. Delannoy », sur Gallica, (consulté le ).
  20. « La Liberté », sur Gallica, (consulté le ).
  21. « L’Œuvre 28 janvier 1922 », sur Retronews - Le site de presse de la BnF (consulté le ).
  22. (en) Bill Brown, Carmel Pine Cone 1984-08-30, (lire en ligne).
  23. « Julien Féron: portrait d’un peintre fauve normand » (consulté le ).
  24. « Centrart - Portail culturel francophone - http://www.centrart.qc.ca », sur www.centrart.qc.ca (consulté le ).
  25. a et b « Récompenses obtenues par Michel de Decker », sur www.michel-de-decker.com (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J.L Ferrier, Les Fauves, le règne de le couleur, 1992.
  • Philippe Cros, La Provence des peintres, Paris, Flammarion, 2000.
  • Luis Porquet, « Art en Seine entre en scène. Une nouvelle galerie d’art au Havre », Les Affiches de Normandie, .
  • Luis Porquet, « Le retour des valeurs sûres », Les Affiches de Normandie, .
  • Luis Porquet, Exposition : Julien Féron. Portrait d'un peintre fauve normand, prolongée jusqu'au .
  • (en) Findlay Galleries, École normande. French painters of the 19th & 20th Century, Art Findlay, 2018.

Liens externes[modifier | modifier le code]